Les Arelles
De aratella, terre labourable, dérivé de arare, labourer.
La grange Barthou
En patois savoyard, « bartou » est le nom de la punaise. En fait, il s’agit plutôt d’un petit insecte méridional de la famille des cantharides, dont c’est ici la limite nord de sa zone d’expansion. Ses élytres sont rouges, semés de points noirs ; il ressemble en cela à une coccinelle, mais en plus allongé. La grange barthou évoque peut être la présence massive de cet insecte en ce lieu. C’est en tout cas la seule hypothèse que nous possédons aujourd’hui.
Bois des Fers
Forêt en pente au sud de la pointe de Brantaz. Tout porte à croire que le terme Fer est ici une déformation résultant de la prononciation patoise de l’Essert, avec mutation ss > f.
Bois de Violland
Le nom rappelle sans doute un diminutif du patois vie, sentier, par l’intermédiaire de viol qui, en vieux français, signifie sentier. Forêt aux nombreux petits sentiers ??
La pointe de Brantaz
Avec ses 1457 m, c’est le point le plus haut de la commune de Lucinges. L’origine remonte peut être au celtique bren, forêt, taillis ou encore au bas latin branda, bruyère.
La Chandouze
Torrent au nord du village affluent du Foron de Juvigny.
Formes anciennes : 1278 Chanjousaz ; 1306 Changousaz ; 1327 Chansouzaz ; 1730 Chandouze, Chandeuse. Son origine est probablement celtique, de candosa ou candus, blanc, l’écume de l’eau donnant l’image d’un torrent plein de blancheur.
Le Feu
La Fougère
Lieu où poussent les fougères.
Les Gets
De Get, ou Git, Gis, Gy, vieux mot qui signifie couloir. Se rapporte donc au couloir à forte pente, ravin où sont précipités les fûts, les grumes pour les faire descendre lors d’une coupe de bois en hiver. On confiait aux enfants la tâche d’y mener de l’eau qui gelait et lubrifiait ainsi ces coulées.
Les Hivernanches
Du patois hivernà pour hiverner. Lieu froid mais aussi lieu où les bêtes étaient nourries pendant l’hiver.
Une ancienne graphie étant les Vernanches, G. Künzi pense à un lieu où croissent les vernes ou sapins, du latin verna, gaulois vernos lui-même issu et dérivé du celtique guern. Il faut cependant en rester au stade de l’hypothèse. On trouve également, cités dans la littérature spécialisée des lieux-dits tels que Les Hévernées, Verninche ou Vernay.
Sous Lachat
Dauzat rattache ce mot à la racine préindo-européenne cal, indiquant la pierre, l’abri en pierre, et par extension, des pâturages d’altitude couverts d’herbages maigres. Cette racine cal ou car est à l’origine de carm ou calm ; la forme calm est passée dans le celtique puis dans le franco-provençal en évoluant en chaux.
Lachaud (La Chau)
Même origine, mauvais pré rocheux, hauteur dénudé. Mais le nom peut également venir des fours à chaux qui s’élevaient à proximité, proche d’un gisement de calcite brillante que l’on cuisait.
Motteux ou pont des Mottes
Du mot germanique mott, bas latin motta, préroman mutt, patois motta ou motha, ce terme désigne des buttes, des tertres, de petites élévations aplaties qui ont parfois servie aux seigneurs locaux de postes de défense.
Nant d’Aïre
Du patois Ayre signifiant le caractère tumultueux voir violent de ce torrent.
Les Pesses
Nom donné aux bois entourant la montée d’Armiaz. Du latin picea (pinus), le pin qui produit la poix, déformé en pëssê, pesse ou peisse en patois désignant l’épicéa en français. Ce lieu traduit la présence de ces grands arbres.
Planay
Ce toponyme peut signaler la présence de l’érable-plane aussi bien que, par le patois plâne, pléne, un petit plateau.
Le Pralère et les Pralets
A peut être pour origine le latin prataletum, réduit à pratulum, évoluant en praletum, ancien français praele pour petit pré, petite prairie, pelouse de gazon.
La Rappe (ou ruppe)
Sol en friche, plus ou moins couvert de buissons. Serait dérivé de raspa ou du patois ràpä qui désignerait une friche en pente avec des buissons. Jaccard rattache ces mots au vieux haut allemand hraspôn, gratter, raper, les râpes étant des terrains rocailleux, peu fertiles, à végétation clairsemée.
La Ravoire
Endroit, pente occupée par un bois de chênes rouvres. Parfois le bois a disparu mais le nom est resté. Une autre hypothèse, soulevée par Pégorier dès 1963 définit ravoire, ravyre comme une terre pauvre, une friche.
La Roche aux Corbeaux
Au 19ème siècle, de grands corbeaux nichaient en ce lieu.
Les Tattes
Ils désignent en vieux français des terres incultes, des sols de faible valeur agronomique se rencontrant surtout sur roches calcaires ou mollassiques. Il peut également désigner un champ improductif par le manque de culture, c’est-à-dire la friche. On dit aussi Teppes. Bossard/Chavan font remonter l’étymologie de ce terme à tippa, d’origine préromane, et qui signifie le terrain engazonné. Pour Dauzat, c’est un terme dialectal franco-provençal signifiant butte, tertre, replat, du prélatin tippa.
Les Trembles
Du patois trenblö. Lieu de croissance du peuplier Tremble (Populus tremula).
La Vignule
Evoque la présence de petites vignes. Correspond à un lieu où chaque agriculteur du haut du village possédait une micro-parcelle de vigne pour sa consommation personnelle jusqu’au début du 20ème siècle.